«Toé le petit gros, tiens mon gun que j't'attache comme faut!»
Ahhhh une bonne douche bien chaude! Ce petit luxe, vestige d'un passé d'abondance et d'insouciance, qui en ce moment même, ne serait clairement pas de refus. Avec le temps, vient un moment où on ne sent plus que ça pue, mais être encabané dans un vieux Philco style walk-in c'est pas chaud, chaud. Y fait frette en viarge dans un «frigidaire» ensanglanté faisant office de chambre sacrificielle post-apocalyptique, germophobe s'abstenir! Et oui... on a merdé... encore... Un petit moment d'inattention qui aurait pu être aisément évité si Dany et Guylaine n'étaient pas en train de chanter à tue tête Let the Sunshine in d'Aquarius dans le cab du Silverado. À la place, on a gagné une embuscade, une couple de taloche et un violent timbré nous hurlants de gentils mots d'amours aux oreilles dans le confort d'une belle chambre froide. Peut-on rêver mieux?
«Icitte, plus tu bois de bière, plus t'es riche euhhhh pis saoul aussi!»
En attente d'être sacrifiés dans le camp ennemi en plein milieu du désert, vous aurez à vous échapper de votre futur tombeau pour ensuite trouver une solution afin de reprendre la route. C'est en somme les grandes lignes de votre aventure et en dire plus serait du dilvulgachis. L'histoire est solide et son univers très complet, ça amène une belle crédibilité au scénario futuriste. Chez Cabinet Mysteriis, il y a tout ce que les fugitifs recherchent: le souci du détail, un univers ultra-immersif, un maître de jeu impliqué et assez convainquant et surtout, une réelle recherche dans l'élaboration du scénario. On sent que chaque objet est porteur de sens et que chaque pièce est réfléchie dans l'optique de rendre le scénario d'une cohérence très élevée. Vous aurez l'impression d'être dans un film ou plutôt dans un jeu vidéo, de faire partie prenante d'un scénario et aussi de sentir que vous avez le contrôle de votre aventure, même si dans les faits, il y a un guide narratif qui cherche à éviter votre égarement.
« What a lovely day» -Mad Max
Visuellement, on ne veut pas en dire trop, mais c'est du Borderlands (pour ne pas citer Thomas), du Mad Max FURY ROAD et du Fallout, le tout passé au mélangeur et redistribué de la façon la plus cohérente possible. Chaque pièce a sa propre texture et une palette de couleurs est utilisée et surtout respectée tout au long du scénario. C'est rouillé, c'est sombre, c'est sale, c'est voulu et c'est parfait. Effet wow assuré en fin de jeu. (petit indice : comment ça a ben pu rentrer là?!). Ils ont exploité la possibilité que le scénario est plus grand qu'il n'y paraît et ainsi l'espace vient encore mieux se déposer dans un cadre immersif bien précis. Les décors sont dignes de studios de cinéma et c'est peut-être aussi un peu l'oeuvre d'un artisan du milieu. L'ambiance sonore colle à la peau de l'univers post-apocalyptique et en prime il y aura toujours un maraudeur prêt à hurler pour tout et n'importe quoi (la stabilité mentale de celui-ci laisse à désirer). Dans l'ensemble, la luminosité rajoute la petite touche manquante à l'immersion puisque trop surexposé ça l'aurait pas fait et trop sombre aurait été un raccourci immersif trop commun. C'est du Wow pour les yeux du début jusqu'à la fin!
«Si tu veut du gaz va falloir tu me trouve de quoi payer!»
Ohhh Lady Gazoline, qui est aux pneus
Que ton nom soit lubrifié
Que ton règne accélère
Que ton moteur soit prêt
Sur la régulière comme au diesel
Donne-nous aujourd'hui
Notre essence de ce jour,
Châtie-nous sans défense
Comme nous sacrifions ceux qui nous ont offensés
Et ne nous laisse pas avoir une panne sèche,
Mais délivre-nous du sable!
AMEN!
Il y a un thème, ensuite on rajoute une histoire et finalement on vient compléter avec des énigmes pour meubler le scénario (le temps). En suivant cet ordre, il y aura de fortes chances que vos énigmes soient les plus cohérentes possible avec l'univers dépeint et c'est exactement ce qui arrive avec ferrailles hurlantes. Une déclinaison d'énigmes technos, classiques et surtout physiques s'offre à vous. Le premier casse-tête est très ludique, en fait vous êtes le puzzle et vous aurez à vous résoudre! C'est intrigant, non?! Dans la même pièce, il y a aussi un petit classique revisité, vous aurez à regarder partout et votre point faible sera le daltonisme. Un petit peu de cadenas par-ci, un petit peu de cadenas par-là, leurs utilités est assez cohérente dans le contexte et c'est toujours apprécié. Et dans tout ça, faut-il passer la balayeuse? Vous aurez besoin d'outils, mais aussi d'énergie pour cheminer tout au long du scénario. Des missions et des énigmes uniques, parfois inédites nous ont fait vivre de beaux moments. Au niveau difficulté, on mise beaucoup sur le plaisir à avoir pour résoudre les énigmes alors sans êtres faciles, elles ne sont pas non plus trop difficiles.
Si vous avez un pépin, quelqu'un sera là pour vous (ou contre vous, ce n'est pas trop clair). Un personnage maître de jeu vous guidera et/ou vous brisera mentalement, c'est selon. Il fait partie de la structure narrative, il complète l'immersion par le côté humain qui est encore peu exploité dans l'industrie, mais surtout, il vous file des tuyaux. Le monde tel qu'on le connaît n'existe plus, ainsi qu'une partie de l'intégrité du cerveau de notre hôte. C'est peut-être les séquelles de la radiation ou de l'abus d'essence, on ne sait pas trop.
Mission accomplie, on a repris la route confortablement installés dans notre nouveau bolide, laissant derrière nous le monsieur louche. Il étais pas si méchant que ça, mais entre torture, sacrifice et mécanique, malheureusement on le trouvait trop occupé pour l'inviter à souper...
FERRAILLES HURLANTES
Scénario de 60 minutes
Difficulté : Moyen (3.5/5)
Coût : 32.00$ tx inc.
Fait à 4 personnes, Recommandé de 3 à 6 personnes.
Fait le 17 mars 2019
ÉVALUATION MOYENNE DES FUGITIFS : 92.5%
NOS NOTES EN DÉTAILS ICI!
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